Formation professionnelle : le grand détournement

un film de Benoit Bringer
Mercredi 2 octobre à 22h15 sur France 2 dans Cash investigation

Et si, à l’heure de la crise, il existait en France, une caisse remplie de milliards d’euros d’argent public dans laquelle tout le monde pourrait piocher sans aucun contrôle ?
C’est ce que Benoît Bringer a découvert en enquêtant pendant 9 mois sur la Formation Professionnelle pour Cash Investigation.
Chaque année, la France dépense 26 milliards d’euros pour former ses salariés et ses chômeurs. Mais, une partie de ces sommes sont gaspillées ou, pire, détournées.

Cette enquête révèle notamment une escroquerie de grande ampleur au cœur d’une grande enseigne de jardinage. Des millions d’euros destinés à former les salariés de cette entreprise se sont évanouis dans la nature. Cash Investigation surprend aussi une organisation patronale et un parti politique le doigt dans le pot de confiture… Et la rédaction a même réussi à se faire financer un stage de formation totalement bidon.

L’efficacité du système de formation est contestée par de nombreux experts. Dans un rapport de 2007, le Cour des Comptes dénonce une gabegie à grande échelle. Début 2012, elle adresse une lettre au Ministre du Travail pour déplorer l’inefficacité du dispositif de contrôle des fonds. Au niveau national, le nombre d’agent de l’Etat chargés de veiller à la bonne affectation de ces milliards d’euros est totalement insuffisant !

D’autant que le système est d’une complexité effrayante. Le dispositif est une « usine à gaz » où l’opacité règne et l’argent fuit de toute part. La formation professionnelle, c’est 82 000 établissements de formation enregistrés en 2013, une jungle, dans laquelle on trouve un grand nombre d’organismes de qualité déplorable, voire tout simplement « bidon ». Plus préoccupant, certains d’entre eux présenteraient de graves dérives sectaires.

Enfin, Elise Lucet et ses équipes montrent que, malgré les alertes à répétition de la Cour des Comptes, aucun gouvernement ne s’est attaqué sérieusement au problème. La situation est particulièrement préoccupante puisque 13% seulement des fonds de la formation bénéficient aux chômeurs.