La vérité est dangereuse

Bradley Manning condamné à 35 ans de prison.

Il vient de passer plus de trois ans d’une détention terrible, à l’isolement total, souvent nu, surveillé 24 heures sur 24, des conditions telles que le rapporteur sur la torture pour l’ONU les qualifiera de “traitement cruel, inhumain et dégradant”. Manning n’avait droit qu’à 20 minutes de lumière du jour quotidiennes. Il a montré de nombreux signes d’épuisement psychologique. Rappelons qu’il n’est responsable de la mort d’aucun être humain. Il a révélé au monde des documents sur la guerre en Irak. Notamment une vidéo prise depuis un hélicoptère montrant comment deux journalistes de Reuters avaient été abattus par l’armée américaine après une décision d’ouvrir le feu erronée. Par la suite, le même hélicoptère ouvrira le feu sur un van plein de civils. Des enfants seront touchés. Une patrouille de soldats américains, au sol, arrive sur les lieux du carnage. L’un d’entre Ethan Mc Cord, s’empare d’un des gosses qui semble encore vivant. Il le prend dans ses bras et court vers son Hummer, ce que montre la video aussi, il va demander par contact radio à son commandement la possibilité d’emmener ces enfants ensanglantés à l’hopital des forces américaines. Refus
Nous avons pu interviewer le soldat qui a tenu l’enfant dans ses bras. Ce refus va transformer ce guerrier en militant anti guerre.

Tout ceci, nous ne le saurions pas sans le geste de Manning.
Le vrai visage de la guerre, totalement dénué de propagande.
Le roi est nu, il n’oeuvre pas au bien être des populations irakiennes, il tire à la 12/7 sur des groupes de civils.

La vérité va lui coûter cher. A lui et à Julian Assange, l’homme de Wikileaks qui va rendre la vidéo publique et qui est aujourd’hui prisonnier de fait dans une ambassade.

Manning est un homme fragile. Il ne s’est jamais caché d’être homosexuel. Après des centaines de jours de détention comparables à de la torture mentale, il vient de s’illustrer en demandant un changement de sexe. Soudain, cette anecdote devient la seule chose dont on parle à son égard. Personne n’exprime de choc face à la brutalité du verdict. Rappelons le, cet homme  n’a commis qu’un crime : révéler des informations qui auraient du rester confidentielles.

Au fait, qu’est il arrivé au soldat qui a tiré sur le mini bus de civils irakiens ? Connait on son nom ? Attend-il un procès quelque part ?

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