Drones : la sale guerre d'Obama

Un film de Benoît Bringer et Jean-Baptiste Renaud
Le 28 octobre à 22h25 sur Canal+ dans Spécial Investigation

Barack Obama est-il en train de devenir le Prix Nobel de la paix le plus meurtrier de l’Histoire ?

D’ores et déjà, le Président démocrate restera comme le chef d’état américain qui a fait des drones la pièce maitresse de la guerre contre le terrorisme aux États-Unis.

Les réalisateurs Benoît Bringer et Jean-Baptiste Renaud se sont rendus au Yémen et au Pakistan, les pays les plus frappés par les drones pour enquêter sur le vrai visage du programme de drones.

Ils sont allés dans les zones extrêmement dangereuses où tombent les missiles américains, à la rencontre des victimes invisibles des drones : des civils innocents, parmi lesquels on trouve des femmes et des enfants.

Là, ils ont découvert la réalité cachée des frappes de drones.
Très loin du discours de Washington qui affirme que les drones permettent des tirs chirurgicaux sans victimes civils, les images qu’ils ont rapportées dressent le vrai visage de la « guerre chirurgicale » d’Obama.

Ils ont également eu un accès rare à une base militaire américaine au Nouveau Mexique où s’entrainent les pilotes de drones. Benoît Bringer et Jean-Baptiste Renaud ont aussi pu s’entretenir avec de hauts responsables des Administrations Bush et Obama sur ce sujet.

Leur document qui contient des témoignages forts et exclusifs montre que cette guerre à distance s’exerce en dehors de toute base légale.

Grâce à l’aide de reporters locaux et d’ONG, les réalisateurs sont parvenus à documenter plusieurs cas où les frappes des drones ont tué des civils.

C’est le cas dans le petit village de Kawell, à 35 kilomètres à l’Est de la capitale Sana’a. En janvier 2013, en visant un responsable local d’Al Qaida, un drone américain y a tué Salim, 21 ans, un étudiant et Ali, 31 ans qui était professeur de langue arabe dans l’école du village. Leurs familles, inconsolables, ont rassemblé de nombreuses preuves de leur innocence. Le ministère de l’Intérieur Yéménite a même diligenté une enquête sur cette frappe. Elle a conclu à l’innocence des deux victimes. À Kawel, les drones ont bel et bien commis une bavure, bien loin de la « guerre propre » vantée par l’administration Obama.

Mais c’est au Pakistan, où les drones pilonnent les zones tribales du Nord-Ouest du pays depuis 2004, que le bilan des victimes civiles est le plus lourd. Selon la Cour de justice de Peshawar, 3000 personnes auraient été tuées par des drones depuis 2004. Parmi eux, il y aurait une immense majorité de civils. C’est du moins ce que cherche à prouver Shazad Akbar, un avocat pakistanais qui défend plusieurs familles dont certains membres ont été tués ou blessés par des drones américains.

En fait, selon plusieurs sources interrogées par les réalisateurs, les Etats-Unis ne savent pas, la plupart du temps, qui ils tuent au Pakistan. Le plus souvent, les frappes de drones sont des « frappes signatures » qui désignent comme une cible légitime, tout homme ou groupe d’hommes en âge de servir l’armée, possédant des armes et/ou se déplaçant dans un véhicule.

Au Pakistan et au Yémen, le film questionne également la pertinence du choix de cette stratégie basée sur les drones. Car selon plusieurs experts interviewés, la mort de civils dans des frappes de drones contribuerait à renforcer les mouvements comme Al Qaeda et créerait un sentiment de vengeance, de ressentiment envers les Etats-Unis. A cause de leurs frappes de drones, les Américains seraient alors en train de créer les terroristes de demain.