Tunisie : entreprises françaises, des affaires en eaux troubles

Une enquête d'Arnaud Muller, Pierre-Emmanuel Luneau Daurignac, Pierre Toury et Martin Boudot

La Tunisie, dirigée par le président Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi, était un régime corrompu et répressif. Les différents clans proches du pouvoir se sont considérablement enrichis, leurs avoirs sont estimés à au moins 5 milliards de dollars. Comment cette fortune s’est elle bâtie ? Extorsions, rackets, menaces, tous les moyens étaient bons pour faire main basse sur l’économie tunisienne.
Enquête sur les grandes sociétés françaises qui, pour entrer sur le marché tunisien, ont traité avec l’immense réseau de la famille du président et de celle de son épouse. Comment ces sociétés ont-elles travaillé en Tunisie ? L’été dernier, Mehdi Belgaïed, 23 ans, jeune fiancé de la fille de Ben Ali est devenu l’actionnaire de référence de Peugeot en Tunisie, au terme d’un montage financier dirigé depuis le palais présidentiel. Il s’est enfui le 14 janvier avec l’ex président tunisien. Imed Trabelsi, le neveu de la femme du président, a acquis les parts de la franchise de la chaîne Bricorama en excluant l’un de ses anciens associés. Il est actuellement écroué avec une trentaine d’autres membres de sa famille dans un quartier de haute-sécurité.
Comment ces grandes entreprises françaises justifient de telles alliances ?
Enquête en Tunisie et en France sur la mainmise des différents clans sur toute l’économie du pays.