TVA : le grand bluff des restaurateurs

Une enquête de Marie-Laure Gendre
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Rares sont les restaurants en France qui ont vraiment joué le jeu de la baisse de la TVA de 19,6% à 5,5% entrée en vigueur le 1er juillet.
Dans un accord signé en mars, les restaurateurs s’étaient engagés à baisser les prix d’au moins sept produits de leur carte, de revaloriser les salaires de leurs employés et de créer, d’ici deux ans, 40.000 emplois. C’était la contrepartie exigée par l’Etat, car cette baisse de la TVA représente 2,4 milliards d’euros, un important manque à gagner fiscal.
Mais il n’y a pas de loi. Si les restaurateurs n’appliquent pas de baisse, aucune sanction ne peut être engagée contre eux. Alors, à peine un restaurateur sur deux applique vraiment la baisse. Si certains se disent trop touchés par la crise, d’autres font de cette réduction de la TVA un argument marketing pour attirer la clientèle, sans réelle baisse significative des prix.
L’équipe d’Envoyé Spécial décrypte l’intense lobbying mené par les restaurateurs depuis les années 2000 : chantage électoral, pressions sur les ministres, visites à Bruxelles, manifestations…
Qui profite vraiment de cette baisse de la TVA ? Les restaurateurs, les employés ou les consommateurs ? Enquête sur un important cadeau fiscal, et sur l’histoire d’un lobbying acharné.