L’Interrogatoire

Un film de Laurent Richard
Mardi 6 novembre sur France 5

Pourriez-vous avouer un crime que vous n’avez pas commis ?

Lamarr Monson, Juan Rivera, Ada Taylor sont trois citoyens américains de Détroit, de Chicago et du Nebraska. Tous les trois ont passé chacun 20 ans en prison après avoir signé des aveux et confessé un crime qu’ils n’avaient pas commis.

Le réalisateur Laurent Richard nous fait découvrir une effroyable mécanique du système policier américain. Une étude menée par le réseau d’avocats américains « Innocence Project » a récemment démontré que près d’un tiers des personnes disculpées par des analyses ADN avaient pourtant avoué un meurtre ou un viol qu’elles n’avaient pas commis.

En cause, la méthode d’interrogatoire « REID », du nom de John Reid, haut gradé de la police scientifique de Chicago qui rédigea dans les années 60 un manuel pour obtenir des confessions d’un suspect.

Porté à la connaissance du grand public grâce au succès mondial de la série documentaire « Making a murderer », cette méthode d’interrogatoire utilisée par une grande partie des effectifs de la police américaine est de plus en plus controversée. Elle permettrait de transformer un innocent en « meurtrier idéal » après de longues heures d’un interrogatoire minutieusement orchestré et extrêmement accusateur.

Les personnes les plus pauvres, les plus démunies n’ont pas les moyens d’y échapper. Pour la société, les conséquences sont catastrophiques. Alors qu’un innocent croupit derrière les barreaux, le criminel – le vrai – lui court toujours.

Suite au nombre record de « fausses confessions » avérées, certains corps de la police américaine ont récemment décidé d’abandonner cette méthode d’interrogatoire si controversée.

Ce documentaire nous conduit dans le Midwest américain et raconte ce moment, où, dans l’obscurité d’une salle d’interrogatoire, la vie de trois citoyens a soudainement basculé. Oubliés pendant des années dans leur cellule, Lamarr Monson, Juan Rivera, Ada Taylor doivent aujourd’hui leur liberté grâce à un groupe d’hommes et de femmes, des étudiants, des avocats, des journalistes et de simples témoins qui ont décidé de se battre pour les faire libérer.